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Mémoire de Conseil regional de l'Environnement de l'Estrie

Présenté aux membres de la commission du B.A.P.E.
Concernant le projet de prolongation du Gazoduc TransQuébec and Maritimes Août 1997

COURTE PR?SENTATION DE L’ORGANISME

Le Conseil r?gional de l’environnement de l’Estrie est un organisme de concertation ? but non lucratif, regroupant des intervenants en environnement de la r?gion de l’Estrie, dans le but de promouvoir la conservation et l’am?lioration de l’environnement dans une optique de d?veloppement durable.

 

Nous travaillons principalement dans trois secteurs d’activit?s reli?s ? l’environnement. Il s’agit de la promotion des syst?mes de gestion de l’environnement dans les entreprises, de la gestion de l’eau par bassin versant et de la promotion du mouvement de d?veloppement durable ESTRIE ZONE VERTE.

 

 

OBJECTIFS DE L’ORGANISME

 

Promouvoir la pr?servation de l’environnement.

?duquer et sensibiliser ? la protection de l’environnement.

Encourager la recherche et le d?veloppement en mati?re d’environnement et de d?veloppement durable.

 

 

PRINCIPALES R?ALISATIONS DE L’ORGANISME

 

Promotion de la collecte s?lective aupr?s des municipalit?s.

Implantation d’une banque de mati?res dangereuses pour la r?gion.

Promotion de la gestion de l’eau par bassin versant de la Rivi?re Saint-Fran?ois.

D?veloppement du mouvement ESTRIE ZONE VERTE (charte, certificat, carte de membre, bulletin, etc.).

Partenaire de la Fondation Estrienne en Environnement.

Partenaire du Regroupement des Associations pour la Protection de l’Environnement des Lacs et des cours d’eau de l’Estrie et du Haut-Bassin de la Saint-Fran?ois (RAPPEL).

R?daction de plusieurs publications dont ??tat de l’environnement en Estrie?.

 

 

TERRITOIRE TOUCH? PAR L’ORGANISME

 

Nous couvrons l’ensemble de la r?gion estrienne comprenant les sept (7) M.R.C. Ce territoire correspond aux limites de la r?gion administrative 05.

 

 

STRUCTURES ET COMIT?S

 

Notre conseil d’administration est compos? de 24 personnes, dont sept (7) repr?sentants des municipalit?s, douze (12) d?l?gu?s des groupes environnementaux et trois (3) repr?sentants du domaine de la sant? et de l’?ducation. Nous avons ?galement des groupes environnementaux accr?dit?s au nombre de 39. Trois comit?s th?matiques (Mati?res dangereuses, Estrie Zone Verte et Gestion de l’eau par bassin versant) sont aussi int?gr?s ? notre structure. Enfin, nous regroupons des Partenaires Estrie Zone Verte (environ 25) sur le territoire. On retrouve parmi eux quelques ?coles vertes, certaines entreprises (manufacturi?res, agricoles et foresti?res) et autres organisations.

 

 

SON ?QUIPE

 

Roger Riendeau, directeur g?n?ral

Nathalie Perron, agente de projets

Catherine Roy, agente de projets

Elsa Vaillancourt, agente d’information

 

 

LE MOUVEMENT ESTRIE ZONE VERTE

 

Parrain? depuis 1993 par le CREE, le mouvement ESTRIE ZONE VERTE souligne le caract?re unique de notre r?gion et le dynamisme des gens d’ici pour la restauration et la conservation des milieux naturels. V?ritable pierre angulaire de ce Mouvement, la Charte environnementale donne la possibilit? ? ceux et celles qui oeuvrent de pr?s ou de loin en environnement d’adh?rer ? une philosophie de d?veloppement r?gional durable et de devenir Partenaires de ESTRIE ZONE VERTE.

 

 

D?L?GU?S AU CONSEIL D’ADMINISTRATION

(1997-1998)

 

 

Pr?sident : Jean-Guy D?p?t, pr?sident de l’Association des propri?taires riverains

du lac Bowker.

 

Vice-pr?sident : ? combler

 

Secr?taire : Jean-Marie Bergeron, membre coopt?, directeur du D?partement de biologie de l’Universit? de Sherbrooke.

 

Tr?sorier : Norbert Fauteux, membre de l’Association pour la pr?servation du lac Magog.

 

Conseillers : Jean-Denis Turgeon, maire de Notre-Dame-des-Bois et pr?fet de la M.R.C. du Granit.

Claude Belhumeur, maire du Canton de Brompton (M.R.C. de Sherbrooke).

Normand Potvin, maire du Canton de Newport (M.R.C. du Haut-Saint- Fran?ois).

Peter Provencher, maire de North Hatley (M.R.C. de Memphr?magog).

Guy Charland, directeur g?n?ral (M.R.C. de Coaticook).

Nelson Berriault, maire de Stoke (M.R.C. du Val Saint-Fran?ois).

Mario Pellerin, maire de Trois-Lacs (M.R.C. d’Asbestos).

Pierre Morency, pr?sident de la Coalition estrienne contre l’importation des d?chets.

Micheline Delorme, membre de ?co-Ressources de l’Estrie.

Johanne Turgeon, repr?sentante de la Conf?rence des CLSC de l’Estrie.

Roland Leduc, repr?sentant de l’Universit? de Sherbrooke.

Pascal Girard, Association pour la ma?trise en environnement de l’Universit? de Sherbrooke.

Claude Courtemanche, Regroupement des coll?ges de l’Estrie.

Martin Lemmens, F?d?ration de protection de l’environnement de l’Estrie.

Louise Cousineau, L’?le du marais.

Ren? Pelletier, Association pour la protection du lac Brompton.

Guy Fouquet, Fondation estrienne en environnement.

Pauline B. Beaudoin, pr?sidente de Protection Pan Massawipi.

Andr?e Th?riault, Association pour la protection du Lac M?gantic.

Poste vacant, secteur de la sant? et des services sociaux.

Poste vacant, groupe environnemental.

 

Au 1er mai 1997

 

UNE BR?VE EXPLICATION DE NOTRE INT?R?T PAR RAPPORT AU PROJET DE PROLONGATION DU GAZODUC T.Q.M.

 

Les impacts de ce projet de prolongation de gazoduc risquent de perturber l’environnement, la biodiversit? et la qualit? de vie de 55 913 citoyens r?sidant en permacence ou de fa?on saisonni?re sur le territoire de vingt (20) municipalit?s de deux (2) importantes M.R.C. de notre tr?s belle r?gion.

 

Tableau I

M.R.C. de Memphr?magog

 

Nom

Population

totale

Population

permanente

Population

vill?giature

% population

vill?giature

Stukely Sud

Stukely

Eastman

Austin

Magog Ct

Omerville

Magog

Ste-Catherine

Ayer’s Cliff

Hatley

1 245

1 495

1 381

3 058

9 525

2 074

14 695

3 161

1 200

1 308

789

256

742

904

4 745

1 934

14 669

1 829

857

705

456

1 239

639

2 154

4 780

140

26

1 332

343

603

37

83

46

70

50

6

0

42

29

46

TOTAL

39 142

27 430

11 712

30

 

 

Tableau II

M.R.C. de Coaticook

 

Nom

Population

totale

Population permanente

Population vill?giature

Stanstead-Est

Barnston Ouest

Compton Station

Barnston

Coaticook

Barford

Compton

St-Edwidge de Clifton

St-Herm?n?gilde

East Hereford

796

606

899

2 200

6 942

668

2 539

591

1 119

411

716

606

899

1 500

6 942

648

2 159

591

601

361

80

--

--

700

--

20

380

--

518

50

TOTAL

16 771

15 023

1748

 

 

NOTRE OPINION SUR L’ENSEMBLE DU PROJET

 

Nous apportons avec vigueur notre appui ? la ?Coalition des propri?taires concern?s par un gazoduc?.

 

Nous sommes d’accord avec la prise de position du Conseil de la Municipalit? R?gionale de Comt? de Memphr?magog par sa r?solution 220-97 du 18 juin 1997 (voir annexe 1) qui s’oppose au projet et nous comprenons ses inqui?tudes quant aux nombreux impacts n?gatifs anticip?s si le couloir d’?tude propos? ?tait retenu alors que d’autres solutions sont envisageables (l’hypoth?se Vermont par Highwater, le projet de Maritimes and Northeast pipeline et celui de Tatham Offshore).

 

Nous partageons enti?rement les incertitudes sur le d?bit de la source d’eau du village de Stukeley Sud. Nous nous inqui?tons des r?percussions que pourraient avoir les travaux projet?s sur les nombreuses autres sources d’eau souterraine et de surface de l’Estrie.

 

Nous sommes tr?s d??us par l’attitude du promoteur qui, contrairement au savoir-vivre ?l?mentaire, n’a pas demand? ? de nombreuses occasions la permission de circuler sur les terrains priv?s.

 

Nous nous questionnons ? la lecture des textes des interventions de la premi?re partie des audiences, par exemple celles du 25 juin 1997. Nous citons, page 62 : ?Le trac? am?ricain a ?t? retir? du Vermont pour se rapprocher des consommateurs qui sont entre autres Waussau Paper et une autre compagnie dans le nord du New Hampshire?. De plus, page 64 : ?Pour ?viter les zones sensibles aux ?tats-Unis, les ?wetlands?, on a pr?f?r? l’hypoth?se du New Hampshire ? l’hypoth?se Vermont du c?t? am?ricain?. Les zones sensibles de l’Estrie sont-elles moins importantes que celles du Vermont?

 

En ces beaux jours d’?t?, o? l’on pourrait en profiter pour se baigner, faire une randonn?e en canot ou en voilier, nous devons plut?t nous concerter pour la pr?paration d’un m?moire. Nous n’avons pas ? f?liciter la personne responsable de cette situation.

 

D’entr?e de jeu, nous d?plorons vivement le fait qu’on ait modifi? la ?requ?te initiale? du Portland Natural Gas Transmission System (PNGTS) pr?sent?e en mars 1996, ? la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des ?tats-Unis pour ce qui est de la partie am?ricaine du projet. Ce trac?, qui longerait, dans la mesure du possible, l’emprise existante de l’ol?oduc Portland-Montr?al pipeline system, aurait permis que le gazoduc puisse franchir la fronti?re pr?s de Highwater au Qu?bec et de North Troy au Vermont. Mais ? la suite d’un avis pr?alable, en septembre 1996, d’un changement majeur de trac?, PNGTS a d?pos? vendredi le 1er novembre 1996, une ?requ?te amend?e?. Au Qu?bec, l’impact de ce changement fut de d?placer le lieu de la travers?e de la fronti?re am?ricaine d’environ 70 km vers l’est, soit pr?s d’East Hereford au Qu?bec et de Pittsburg au New Hampshire, soit loin de l’emprise actuelle de l’ol?oduc. Ce nouveau trac? au Qu?bec allonge le gazoduc d’environ 73 km en terrain difficile, dans les M.R.C. de Memphr?magog et de Coaticook, alors que le trac? longeant la rivi?re Connecticut du c?t? am?ricain serait de 28 km plus court (voir document DA-71 ? l’annexe 2). Pourtant, le 20 septembre 1996, selon le document D-96-29 ? la page 13, de ?D?cision de la R?gie? et suite aux arguments de Me Fran?ois G. H?bert, dans le document DA-80 ? la page 7, dat? du 27 juin 1996, on peut lire : ?Le trac? Lachenaie-Highwater est de beaucoup pr?f?rable ? celui de Sabrevois-Highwater (qui a ?t? abandonn?). Selon Me H?bert, c’est le trac? optimal?. De plus, ? la page 3 du document DA-70 (Janin, 21-07-97 annexe 3), on pr?cise que ?La premi?re rencontre aupr?s des repr?sentants de la MRC Memphr?magog a eu lieu ? la fin du mois de septembre 1996?. Pourquoi? Si PNGTS a d?pos? l’application de son amendement que vendredi le 1er novembre 1996 (voir annexe 4)! Ce n’est pas clair!

 

Par ailleurs, nous d?plorons que dans l’?tude d’impact de T.Q.M., ce trac? dit ?Northeast Kingdom? n’ait pas ?t? ?tudi? et compar?, car c’est une variante ou une solution de rechange qui ne doit pas ?tre ignor?e. D’ailleurs, la directive du Minist?re de l’Environnement et de la Faune (MEF) pour la r?alisation de l’?tude d’impact du projet T.Q.M. indique bien que des variantes du projet doivent ?tre pr?sent?es et discut?es. Nous citons : ?La comparaison et la s?lection de variantes ? la r?alisation sont intrins?ques ? toute d?marche d’?valuation environnementale. L’?tude d’impact doit donc faire ressortir clairement les objectifs et les crit?res de choix de la variante privil?gi?e par l’initiateur?. (MEF, directive, dossier 3211-10-03, novembre 1996, page 11). Selon nous, l’?tude d’impact soumise par T.Q.M. ne comporte aucune r?f?rence au changement du lieu de travers?e de la fronti?re et des cons?quences qui en d?coulent.

 

Depuis 1983, la r?gion de l’Estrie est desservie par le gazoduc de 10 pouces de diam?tre de Gaz M?tropolitain. Pourquoi devrions-nous permettre le passage dans notre r?gion d’un deuxi?me pipeline de 24 pouces avec tous les impacts n?gatifs que le trac? comporte, alors que l’objectif est de livrer le gaz naturel en provenance de l’?le de Sable vers le march? am?ricain? Si tel est l’objectif, pourquoi opter pour un trajet plus long en passant chez nous? Nous avons appris ? la petite ?cole que le ?plus court chemin entre deux points est la ligne droite?. On tente pr?sentement de nous vendre, pour ne pas dire imposer, un trac? de 213 km.

 

Pour ce qui est du passage le long de l’autoroute 10 et au sud du lac Orford, loin de l’emprise existante du pr?sent gazoduc, nous citons la r?ponse du repr?sentant du promoteur au Commissaire Jean Par? : ?C’est un secteur qui est probl?matique, qui est difficile?, ?un passage extr?mement restreint, dans le voisinage du lac Orford et dans le voisinage du Mont Orford et du Parc du Mont Orford?. ?Il y a au moins six (6) ou sept (7) ?l?ments qui, conjugu?s les uns aux autres, ont fait que nous ne pouvions pas ni environnementalement... faire du remblayage dans le lac Orford et d’empi?ter sur des ruisseaux qui drainent le lac...?...?un autre trac? se retrouve du c?t? sud de l’autoroute ? travers un secteur tr?s difficile * ?galement, bois? en majorit? et puis tr?s rocheux, o? on a consacr? ?norm?ment d’heures ? trouver un trac? de moindre impact?. Dans l’?tude d’impact, qu’est-ce qui nous permet de mesurer si les zones sensibles, les ?wetlands? de l’hypoth?se Vermont, sont plus ou moins importantes que les impacts que nous venons de citer? Pourquoi faut-il passer par l’Estrie alors qu’il y a trois (3) autres trac?s possibles pour rejoindre le march? am?ricain? Nous sommes inform?s qu’il y a deux (2) projets de trac?s presqu’en ligne droite. Nous ne voulons pas subir les inconv?nients d’un projet non souhait?, ? cause de la concurrence que se livrent pr?sentement les multinationales de l’?nergie. L’Office National de l’?nergie examine principalement le projet de Maritime and Northeast (M & NE) qui a une longueur d’avance avec l’appui des gouvernements de la Nouvelle-?cosse et du Nouveau-Brunswick. L’O.N.E. consid?re l’option transmaritimes comme une solution de rechange. On pouvait lire dans ?La Presse? du 09-07-97, qu’il y a une quatri?me option, soit celle de la compagnie texane Tatham Offshore, qui voudrait construire un pipeline mixte qui pourrait acheminer ?ventuellement autant le gaz naturel de l’?le de Sable que le p?trole d’Hibernia. Ce pipeline, en bonne partie sous-marin, relierait la Nouvelle-?cosse au New Hampshire. Le promoteur, l’industriel Ed Moses, pr?tend que son projet serait pr?t d?s 1999, et serait la meilleure mani?re de mettre ? profit les nouvelles ressources des provinces de l’Atlantique.

 

Comme on peut le constater, un seul de ces quatre (4) projets traverserait les Cantons de l’Est. Nous nous opposons avec tous les intervenants qui souhaitent prot?ger l’environnement et la qualit? de vie ? une trou?e dans le paysage naturel variant de 23 ? 33 m?tres (100 pieds) de large.

 

Le corridor projet? passerait en plein milieu de la r?gion la plus pittoresque de l’Estrie! Rappelons qu’en 1990, une ?tude de l’Universit? du Qu?bec ? Chicoutimi a reconnu l’Estrie comme ?tant la r?gion du Qu?bec la moins affect?e par les stress environnementaux. Bref, ce projet de gazoduc, non souhait? et non n?cessaire, traverserait la r?gion ?la plus verte? du Qu?bec.

 

La M.R.C. de Memphr?magog, avec ses trente (30) lacs, dont six (6) servent de r?servoirs d’eau potable (Stukeley, Bowker et Fraser au nord, Orford, Memphr?magog et Massawipi au sud du Parc du Mont Orford) est un territoire fragile, fr?quent? par plus de 22 401 vill?giateurs, soit 37,42 % de la population totale de 59 861 personnes. Dans ce m?me secteur, Magog-Orford, reconnue comme ?tant une importante r?gion touristique avec ses 36 restaurants-salles ? manger et leurs 3 393 places int?rieures (5 504 en tout, l’?t?), ses 19 auberges-h?tels, avec 729 chambres, ses 6 condos avec leurs 314 unit?s, enfin ses 20 g?tes touristiques avec 89 chambres, n’est vraiment pas un secteur qui se pr?te au passage d’un gazoduc de 24 pouces de diam?tre. D?j? en 1983, le passage d’un premier gazoduc en r?gion a caus? suffisamment de probl?mes aux citoyens du village de Stukeley Sud en affectant leur source d’eau potable. Dans le doute que cette mauvaise exp?rience se r?p?te, il vaudrait mieux s’abstenir!

 

Le promoteur a d’ailleurs reconnu la difficult? de traverser cette section du trac?, puisqu’il a ?tudi? la possibilit? de passer au nord du Parc du Mont Orford, mais cela allongerait de 13 kilom?tres (U. Delisle, 27-06-97). Ceci d?montre clairement qu’il n’est pas possible de traverser ce secteur sans impacts environnementaux majeurs.

 

EN BREF...

 

On a eu l’occasion de poser plusieurs questions durant la premi?re partie de l’audience publique. Nous n’avons pas toujours eu des r?ponses satisfaisantes. Nous nous posons encore des questions...

 

Quels seront les impacts sur l’environnement, le paysage naturel, la faune, la flore, la biodiversit?, le milieu agricole et agroforestier, si on permet le passage de ce gazoduc?

Quelles seront les retomb?es ?conomiques imm?diates en r?gion?

Travaux pour quelques notaires, arpenteurs g?om?tres et ing?nieurs;

Travaux pour quelques techniciens;

Travaux pour quelques relationnistes (communication);

Travaux pour quelques sous-traitants en construction, etc.

Le gros des travaux sera-t-il fait par des entreprises sp?cialis?es de l’ext?rieur de la r?gion imm?diate?

Les lendemains des travaux qui seraient r?alis?s ? l’?t? 1998 (de f?vrier ? octobre) et qui perturberaient la qui?tude des domicili?s, des vill?giateurs, des touristes et des excursionnistes ne risquent-ils pas de soulever des questions et des contestations mais... devant des bureaux vides? Le mal serait fait...!

Toute erreur qui toucherait par exemple le d?boisement ou encore l’alt?ration de la nappe phr?atique ne serait pas corrigible ou compensable.

Les nombreux inconv?nients permanents ne feraient-ils pas dispara?tre les quelques avantages temporaires?

 

Pour justifier le passage du gazoduc dans les Cantons de l’Est, le promoteur invoque la possibilit? de desservir la compagnie Magnola ? Asbestos et les entreprises install?es dans le parc industriel de Coaticook. Selon nos informations, la r?gion d’Asbestos pourrait facilement ?tre reli?e ? Kingsey Falls, qui est situ? ? quelques kilom?tres juste au nord. La distance serait ainsi beaucoup moindre que par Waterloo, comme le propose le promoteur (voir annexe 5). Dans le document DA-64, titr? ??valuation du march? de Coaticook?, on peut lire : ?Lors de cette rencontre, un premier sc?nario de desserte de la municipalit? a ?t? pr?sent? avec une rentabilit? l?g?rement inf?rieure au seuil d’approbation de la Soci?t?. Par ailleurs, on vient d’apprendre que le co?t du projet Magnola sera de 700 millions de dollars plut?t que de 550 millions et que des organismes souhaitent la tenue d’audiences du B.A.P.E. (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) afin d’examiner la justification du projet et ses ?ventuels impacts sur l’environnement biophysique, social et ?conomique, le proc?d? de production fond? sur l’utilisation du chlore (Cl2) et la production de dioxines et de substances organochlor?es qui semblent pr?occupants pour certains. Bref, dans les deux cas, l’absolue n?cessit? du trac? du projet T.Q.M. n’est pas si ?vidente que le pr?tend le promoteur.

 

Nous ne souhaitons pas la venue de ce gazoduc, parce qu’il violera la qui?tude des estriennes et des estriens permanents et saisonniers. La construction de ce deuxi?me gazoduc, dont plus de 35 %, soit 75 kilom?tres de longueur sur une nouvelle emprise, affectera la faune, dont les nombreux cervid?s du secteur ouest de la M.R.C. Memphr?magog, avec en moyenne 14 chevreuils par km2. Elle aura aussi un impact sur les esp?ces rares ou menac?es comme par exemple l’ail des bois, le sabot de la vierge, etc. Les effets sur la sauvagine sont habituellement ?valu?s jusqu’? une distance d’au moins 250 m?tres du chantier, et on peut facilement pr?voir qu’ils seront nombreux.

 

On ne doute pas des impacts que pourrait avoir ce projet sur les biens et les lieux ? valeur patrimoniale, les lieux historiques et les monuments class?s, presque tous situ?s en de?? de 250 m?tres de l’?ventuel trac? du gazoduc projet? (voir DC-32, tableau F4, F5 et F6). On oublie que la r?gion n’a pas encore livr? tous ses secrets arch?ologiques.

 

Nous sommes tous inquiets sur le devenir de notre qualit? de vie, de l’environnement sonore (inspection par h?licopt?re ? basse altitude), de la qualit? de l’air et de la qualit? de l’eau du lac Orford qui sert de r?servoir d’eau potable pour les citoyens et les riverains de la municipalit? d’Eastman.

 

T.Q.M., qui est une filiale de Gaz M?tropolitain, en partie contr?l?e par Hydro-Qu?bec, donc par le Gouvernement du Qu?bec, a l’intention de d?penser 269,9 millions de dollars (1997) pour construire les installations projet?es, sur une distance de 213,2 kilom?tres, soit environ 1 265 947 $ par kilom?tre. Pourquoi, dans le contexte ?conomique actuel, vouloir tant allonger ce projet de gazoduc de 73 kilom?tres pour une d?pense suppl?mentaire de quelque 92 414 131 dollars (1 265 947 $ X 73 km)?

 

T.Q.M. a compl?tement failli ? sa t?che de ?relev? des couloirs possibles et recommandation d’un trac? de gazoduc sp?cifique ? l’int?rieur du couloir qui pr?senterait le moins d’effets sur l’environnement?, lorsqu’elle a ?valu? la relocalisation du trac? ? l’ext?rieur de la station touristique Magog-Orford, et qui, selon elle, l’am?nerait ? passer soit sous le lac Memphr?magog, si par le sud, ou en-dessous du lac Bowker si par le nord. C’est inqui?tant, car ces deux lacs servent de r?servoirs d’eau potable pour pr?s de 175 000 personnes.

 

Nous sommes persuad?s que ce gazoduc aura des impacts n?gatifs sur les terres agricoles et l’agrotourisme de notre r?gion, les propri?taires de fermes d’?levage, d’?rabli?res de qualit?, de plantations d’arbres de No?l, de prairies, de milieux forestiers, etc. Sur les 213 kilom?tres ? parcourir, environ 173 kilom?tres (plus de 81 %) sont ? l’int?rieur des limites de la zone agricole permanente, dont la r?gion de Coaticook avec ses 5 municipalit?s o? l’on retrouve les plus fortes concentrations d’exploitations agricoles soit :

Barnston avec 111 fermes;

Compton avec 87 fermes;

Compton Station avec 76 fermes;

Stanstead Est avec 74 fermes;

Sainte-Edwidge-de-Clifton avec 68 fermes

pour un total de 416 fermes.

Si ? elle seule la production laiti?re repr?sente pas moins de 50 % de toute l’agriculture qui se pratique au Qu?bec, dans cette belle r?gion de chez nous, les productions laiti?re et bovine combin?es se pratiquent sur 405 fermes (66 %) des 610 exploitations agricoles recens?es sur le territoire. Elles risquent malheureusement d’?tre touch?es par ce projet d?rangeant, car la superficie totale de terres qui serait affect?e en milieu agricole atteindrait plus de 398 hectares pour la servitude permanente (les 23 m?tres de largeur de l’emprise) et plus de 221 hectares pour la servitude temporaire suppl?mentaire de 10 m?tres n?cessaire ? certains endroits.

 

Le promoteur pr?tend que son r?seau de transport de gaz contribuera ? r?duire de fa?on appr?ciable les impacts environnementaux au chapitre des ?missions des gaz ? effet de serre. Nous tenons ? nuancer ces affirmations. La combustion de gaz naturel lib?re elle aussi du dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz qui emprisonnent dans l’atmosph?re la chaleur qui s’?chappe ? la surface de la terre. Il se produit alors un effet de serre qui contribue ? r?chauffer notre globe (voir annexe 6).

 

Nous souhaitons que les citoyens de la Nouvelle-?cosse et du Nouveau-Brunswick soient les premiers ? b?n?ficier de l’exploitation du gaz naturel de l’?le de Sable. L’importante contribution des combustibles fossiles dans ces deux provinces fait en sorte qu’elles ont un taux d’?mission de gaz carbonique (CO2) per capita qui ?quivaut ? plus du double de celui du Qu?bec (voir tableau suivant). Les ?missions de gaz ? effet de serre (GES) du Qu?bec sont principalement li?es au transport.

 

?missions de CO2 au Canada en 1994

 

R?gion

Millions de tonnes

Canada (%)

Tonnes CO2

per capita

Canada

Qu?bec

Nouveau-Brunswick

Nouvelle-?cosse

482

61,40

14.36

17,01

100

12,74

2,98

3,53

16,48

8,42

18,95

18,21

Source : Environnement Canada, 1996.

 

Par la conversion vers le gaz naturel des centrales ?lectriques utilisant aujourd’hui le charbon et le p?trole comme ?nergie, on diminuerait non seulement le taux d’?mission de gaz carbonique per capita mais on r?duirait du m?me coup les ?missions de gaz ? effet de serre issues de cette r?gion de l’Atlantique. Apr?s seulement, si n?cessaire on pourrait songer ? desservir les ?tats du nord-est des ?tats-Unis, mais par le plus court chemin, soit la ligne droite vers le Maine et le New Hampshire.

 

Par ailleurs, le repr?sentant de T.Q.M. a bien tent? de nous convaincre de la s?curit? de son ?ventuel gazoduc. Si on a bien compris, on a m?me pr?cis? que jamais T.Q.M., pas plus que Trans Canada Pipe Lines Ltd, n’avaient souffert d’une fuite ou d’une rupture sur une de ses conduites de gaz naturel au Qu?bec...! Pourtant, des documents de l’Office National de l’?nergie ayant pour titre ?Rapport d’enqu?te, fissuration par corrosion sous tension des ol?oducs et gazoducs canadiens (FCST)?, au tableau 6.1, aux pages 114 et 115, nous indiquent que depuis 1985, les pipelines de TCPL ont subi 7 ruptures et 1 fuite (voir annexe 7). Depuis 1977, il y a eu 9 ruptures et 6 fuites ayant lib?r? du gaz naturel, pour un total de 15 d?faillances par FCST au Canada durant les 20 derni?res ann?es. Nous demeurons sceptiques! Et m?me si on a fait part d’?tude de probabilit? annuelle de mortalit? de une (1) sur 1 million, on aime mieux croire ce qu’on peut lire comme r?sultat dans les rapports d’enqu?te sur les ?v?nements!

 

Nous sommes probablement nombreux ? ne pas souhaiter la venue d’un tel projet de gazoduc qui traverserait l’Estrie. On a pour preuve le petit nombre de conventions sign?es pour le gazoduc T.Q.M. pour la p?riode du 1er mars 1997 au 28 juin 1997 pour tout le projet, ? peine 95 propri?taires concern?s. En Estrie, 48 propri?taires sur une possibilit? de 221, soit ? peine 21,72 %, auraient sign? (voir annexe 8). Si on consid?re l’approche insistante que d?ploient les repr?sentants du promoteur, le r?sultat de leurs d?marches est faible, le produit se vend mal. Les propri?taires pr?f?rent probablement attendre la d?cision des commissaires du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement avant d’accepter des offres de compensation, ou sont-ils tout simplement contre ce projet en raison de ses nombreux impacts n?gatifs?


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